Café Urbain n°13 : Appels à manifestations d’intérêts ? Macro lots… Le chamboule-tout du projet urbain ?

Vendredi 23 mars, la salle du café « Les Deux Stations » était bondée ! Tous sont venus écouter les 6 intervenants débattre autour d’une question centrale : la production urbaine est-elle devenue le lieu de développement d’un nouveau modèle qui serait public/privé ?

Jusqu’à récemment, le projet urbain relevait d’initiatives publiques parce que considéré d’intérêt général et incarnant la vision prospective portée par un élu pour la transformation de son territoire. Aujourd’hui, comme l’explique Patrick Jarry, maire de Nanterre, « il y a des nouvelles formes de fabrique de l’urbain qui émergent », soulignant en outre les difficultés financières auxquelles font faces les communes aujourd‘hui.

Une réalité partagée par Daniel Talamoni, Directeur général délégué de CITALLIOS qui ajoute que les élus ont « aujourd’hui trop d’incertitudes sur leur propre délégation face aux territoires et aux communautés d’agglomération ».

Auparavant, la conduite opérationnelle de ces projets « cadrés » et contrôlés par les collectivités ou leurs aménageurs publics suivait un processus linéaire immuable où les opérateurs immobiliers intervenaient en fin de processus. Désormais, comme le précise Yann Doublier, Directeur général de Brownfields, « des associations sont faites entre aménagement et promotion », « le privé vient prendre une part du risque de l’aménageur et l’aménageur vient prendre une part du gain du promoteur ».

Concernant les macro lots, véritable transmutation des projets urbains, Vincent Quintard, Directeur général adjoint en charge de l’aménagement à la Mairie d’Asnières-sur-Seine, a particulièrement insisté sur « la qualité de l’élaboration du projet et comment il va vivre au niveau des coûts énergétiques et de fonctionnement ».

Pour Claire Piguet, Architecte urbaniste, Ateliers Lion associés, il subsiste des difficultés à « manager » la ville. Pour « traiter les sujets urbains fondamentaux qui se posent aujourd’hui (déplacements, énergie, environnement…), les questions d’aménagement doivent être posées de manière transcommunales ».

Interrogé sur la place du citoyen dans la conception de la ville, Frédéric Gilli, Directeur associé de l’agence Grand Public, précise que « sans remettre en question la démocratie participative », on s’aperçoit que « les citoyens sont capables d’avoir de véritables visions stratégiques sur leur territoire », mais que toute la difficulté lors des périodes de réflexion est de « veiller à ce que les intérêts des particuliers ne soient pas lésés par l’action publique ».

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