Issy-les-Moulineaux

Écoquartier des Bords de Seine

L’opération des Bords-de-Seine a été initiée au début des années 1990 par la Ville et la SEM 92 dans le but de reconquérir le front de Seine. Les objectifs : prolonger la ville vers le fleuve en régénérant le tissu urbain, créer un quartier mixte, connecter la ZAC aux quartiers avoisinants et réaliser un aménagement de qualité.

Le quartier des Bords de Seine, qui s’étend sur 16 hectares, fait l’objet d’un aménagement ambitieux projet réalisé en deux phases


Programme 1ère tranche : à la reconquête du front de Seine

La première phase des travaux sur 12,5 hectares s’est achevée en 2007 par l’aménagement d’espaces verts et d’espaces publics, la construction d’un collège HQE (Haute Qualité Environnementale), d’une Halle des sports, et la réalisation de 135 000 m2 de logements et de bureaux.

Programme 2ème phase : l’écoquartier

La seconde phase initiée sur les 3,5 hectares longeant le quai de la bataille de Stalingrad, a pu être entamée fin 2008, une fois les terrains libérés par l’usine d’incinération des ordures ménagères.

  • 75 000 m² de bureaux et de logements.
  • Un équipement public de petite enfance de 60 berceaux.
  • Un groupe scolaire de 8 classes.
  • Un parking privé ouvert au public de 220 places.
  • La participation à l’aménagement des berges de Seine réalisé par le Conseil général des Hauts-de-Seine.

Vers une 2ème phase résolument durable

Lorsqu’en 2007, la SEM 92 se dote d’un assistant à maîtrise d’ouvrage développement durable, elle engage une première approche très novatrice en réinterrogeant un projet urbain initié quelques années auparavant suivant un nouveau spectre : celui du développement durable.

La SEM 92 fait ainsi le pari osé de refondre entièrement son programme imaginé 10 ans plus tôt en se fixant des objectifs environnementaux ambitieux. Plutôt qu’un catalogue de labels, son parti pris privilégie une écoconception globale à partir d’objectifs tels que la maîtrise draconienne des consommations d’énergie ou la canalisation de l’entrée des voitures dans ce quartier. Déclinée dans une charte fondatrice, cette volonté a fait l’objet d’un engagement commun par tous les acteurs de l’opération.

Contrat et expertise de la SEM 92

Concession d’aménagement confiée en 1991 par le Syndicat mixte « Issy Berges de Seine »

  • Sélection d’un Assistant à Maîtrise d’Ouvrage : le bureau d’études TRIBU
  • Audit environnemental du projet initial au regard de différents critères (insertion dans le site, mixité du programme de l’Écoquartier, transports et stationnement, ensoleillement, biodiversité, collecte des déchets, nuisances sonores, gestion des eaux pluviales, …)
  • Réalisation d’Ateliers thématiques
  • Élaboration d’une Charte d’Objectifs de Développement Durable (CODD)
  • Élaboration de Cahiers des Prescriptions Environnementales et de Développement Durable (CPEDD) destinés aux promoteurs, bailleurs sociaux et à leurs entreprises
  • Mise en place d’un Système de Management Opérationnel
L’ambition d’une écoconception globale
Un lieu de vie pour tous

Aménager ce nouveau territoire, c’est aussi bâtir la vie de quartier qui doit nécessairement l’accompagner… Dans ce but, la programmation de l’écoquartier devait favoriser une double mixité, sociale et fonctionnelle. Une priorité impliquant une répartition harmonieuse dans tous les domaines :

  • Une variété des types et des usages de bâtiments avec 42 800 m2 de logements, 24 000 m² de bureaux, 2 500 m² de commerces et services et 3 600 m² d’équipements publics (crèche et groupe scolaire)
  • Une diversité des catégories d’habitat intégrant 12 500 m² de logements sociaux et 30 300 m² en accession
  • Un équilibre entre commerces, loisirs, espaces verts et équipements publics
Un quartier (ou)vert

Idéalement situé en bord de Seine, l’écoquartier offre l’occasion de redonner vie aux berges et de relier le centre-ville au fleuve grâce à des liaisons de haute qualité paysagère. En raison de la pression foncière, l’enjeu fut de réussir à aménager de vastes espaces verts qui contrebalancent la forte densité du quartier. Il en résulte un quartier où il fait bon vivre, se promener ou simplement passer.

Des allées invitant à la promenade, des pistes cyclables, de nombreux espaces verts apportent une bouffée d’oxygène au cœur même du quartier. La SEM 92 a décidé de dédier 50% des espaces extérieurs aux piétons et aux circulations douces. Avec ses 36 mètres de largeur, le Cours de l’Ancienne Boulangerie permet de créer le lien entre la Seine et le quartier et d’offrir une ouverture majestueuse. Plusieurs percées visuelles apportent de nouvelles perspectives et contribuent à conférer à l’écoquartier une respiration naturelle essentielle pour ses résidants et ses visiteurs.

Sur le plan de la faune comme de la flore, le nouvel écoquartier réintroduit la biodiversité. Les espaces verts mettent à l’honneur les essences locales et celles demandant peu d’arrosage et d’entretien. L’imperméabilisation des sols est limitée et des bassins participant au paysage permettent la rétention et l’infiltration des eaux pluviales.

Une rationalisation des ressources

Econome en énergie, grâce à des bâtiments BBC, l’éco-quartier Bords-de-Seine combine conception bioclimatique, isolation renforcée, équipements à haut rendement énergétique et énergies renouvelables.

Les apports de lumière naturelle sont optimisés et l’éclairage public élaboré avec le souci de préserver au maximum les ressources énergétiques. Plutôt que de construire des bâtiments produisant de l’énergie solaire (avec des panneaux solaires en toiture par exemple) pour compenser une forte consommation énergétique, la SEM 92 a privilégié une faible consommation des bâtiments. Pour cela, le nouveau plan masse a dû intégrer une obligation d’ensoleillement au moins deux heures par jour, même en hiver.

Côté déchets, un système de tri et de collecte par pneumatique a été mis en place. Ce quartier est l’un des pionniers de ce procédé qui évite les passages des camions-poubelles. À chaque point de collecte, deux bornes. L’une reçoit des ordures ménagères, l’autre des emballages. Les déchets sont ensuite acheminés par aspiration via un réseau de tuyaux enterrés, jusqu’à une usine toute proche. Cette innovation équipe 2 000 logements. La construction du réseau d’aspiration s’amortit sur 30 à 40 ans et le coût de fonctionnement est à peu près équivalent pour la collectivité à un ramassage traditionnel par camions poubelles. Mais cela présente surtout un grand intérêt du point de vue environnemental : à terme, les deux tiers des flux de circulation de camions poubelles pourraient être supprimés avec la mise en place de la collecte pneumatique. Soit autant de pollution sonore et atmosphérique en moins.

Le parking partagé (ou mutualisé) construit sur le site se sont intégrés dans l’objectif de réduction de l’usage de la voiture. L’objectif : permettre aux usagers ayant des horaires différents de se garer dans le même espace. Le parking a été mutualisé entre habitants, salariés des bureaux et clients des commerces. Cette approche innovante a même permis d’économiser un niveau de parking et même de supprimer celui de l’Île Saint Germain.

Une conception bioclimatique des bâtiments

Pour lutter contre les grandes chaleurs, les choix architecturaux mêlent protections solaires et appartements traversants pour éviter l’installation de systèmes de climatisation.

Lorsqu’elle a organisé l’atelier thématique sur l’économie d’énergie, la SEM 92 a imposé que les besoins en eau chaude sanitaire soient couverts à au moins 40% par des sources d’énergie renouvelable, ici assurés par des panneaux solaires thermiques. Elle a également exigé que tous les bâtiments du programme soient raccordés au réseau de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain, qui ambitionne à terme de fournir une énergie à 50% d’origine renouvelable.

Bâtiments à basse consommation d’énergie.
Architecte : François Leclercq.

Un contrôle permanent

Afin de veiller à l’application de la charte environnementale, des riverains volontaires ont été nommés « sentinelles » du projet. Leur rôle est de veiller au respect des objectifs, de réunir et de formuler les questions et attentes des riverains, d’obtenir et de redistribuer les informations nécessaires à la bonne compréhension de la déconstruction de l’usine d’incinération des ordures ménagères et à la construction de l’écoquartier.

Afin de s’assurer du respect de la charte par les promoteurs, la SEM 92 a fait le choix de mettre en place un séquestre. Ainsi, 4% du prix d’achat des terrains a été versé par les opérateurs immobiliers, somme qui ne leur serait remboursée qu’à la fin de la construction à condition qu’ils aient rempli tous leurs engagements.

Une émulation architecturale

La SEM 92 a souhaité que la conception architecturale soit partagée. Elle a ainsi choisi les architectes pour créer une émulation entre les projets (et pas sous la forme d’un concours avec la production de simples images). Le promoteur, la Ville et la SEM 92 ont ainsi travaillé avec les équipes pour élaborer progressivement plusieurs projets. Pour piloter ces ateliers de coconception, l’aménageur a défini trois phases pour, in fine, choisir une seule proposition. Cette approche atypique a permis de « sculpter » au plus près le dessin urbain.

Les dates clés du projet
  • Octobre à décembre 2008 : Déconstruction des espaces extérieurs et dépollution du terrain réservé au futur siège social de BNP Paribas Immobilier
  • Mi-2009 à octobre 2010 : Déconstruction de l’usine TIRU et dépollution des sols sous la maîtrise d’ouvrage de la ville de Paris
  • Décembre 2008 – Décembre 2010 : Construction HQE du siège de BNP Paribas Immobilier
  • Printemps 2010 : Démolition de la cheminée de l’usine TIRU
  • Janvier 2011 : livraison îlot A (siège social de BNP Paribas Immobilier)
  • 3ème trimestre 2013 à 2ème trimestre 2014 : livraison îlots B et D
  • Septembre 2013 : livraison du parking
  • Janvier 2014 : livraison de la crèche
  • Septembre 2014 : livraison du groupe scolaire
  • 4ème trimestre 2014 : livraison îlot C (Janvier 2015 pour les logements et commerces)
  • Juin 2015 : Inauguration de la livraison de l’Écoquartier
Les acteurs du projet
  • Le Conseil départemental des Hauts-de-Seine
  • La ville d’Issy-les-Moulineaux
  • Le Syndicat Mixte Issy-Berges-de-Seine (composé du Conseil général des Hauts-de-Seine et de la ville d’Issy-les-Moulineaux)
  • La SEM 92 (aménageur)
  • La Communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest
  • La ville de Paris
  • Architecte en chef de la ZAC : Groupe SYNTHESE – Bernard Hémery
  • Architectes : Michel Macary, Aymeric Zublena, Pietri Architectes, Badia Berger, Leclercq, Brenac & Gonzalez, Emmanuel Combarel et Dominique Marrec.
  • Paysagiste : Agence Paysage Urbain, Dominique Decourt
  • AMO environnemental : TRIBU
  • Bureau d’études VRD : EGIS France
  • Entreprises générales : SRBG, travaux publics – ENTRA, éclairage – Espace Deco, Espaces verts : Bernard Bois, aménagements et mobilier en bois
  • Géomètre : GEOMETRIC
  • Promoteurs/Bailleurs : BNPPI / COFFIM / EIFFAGE / Vinci Park / Seine Ouest Habitat
Chiffres clés de la phase 2
  • 2 800 m² pour un groupe scolaire de huit classes
  • 1 000 m² pour une crèche de 60 berceaux
  • 220 places de parking souterrain à usage public dont 42 places de parking sous l’ îlot C destinées aux commerces
  • 6 300 m² pour la promenade des Bords-de-Seine
  • 30 300 m² de logements en accession
  • 12 100 m² de logements sociaux
  • 6 000 m² de résidence de tourisme
  • 2 500 m² de commerces et de services en pieds d’immeubles
  • 24 000 m² de bureaux
12 500 m² de logements sociaux + 30 300 m² en accession
Budget travaux espaces publics : 32,7 M€ HT (foncier compris)
5 600 m² de résidence de tourisme
Une crèche de 60 berceaux
Un groupe scolaire de 8 classes
2 500 m² de commerces et de services en pieds d’immeubles
24 000 m² de bureaux
1700 habitants