Café Urbain n°15 : les « Cœurs de ville » au centre des débats

En ce mercredi 6 février 2019, le Café Les Deux Stations a une nouvelle fois fait le plein pour accueillir un public de professionnels venu assister au débat de la 15ème édition du Café Urbain organisé par CITALLIOS.

Parmi les intervenants, Jean Noël Carpentier, maire de Montigny-lès-Cormeilles, Benoist Apparu, ancien ministre délégué chargé du Logement, maire de Châlons-en-Champagne et président du directoire d’In’Li, Jean-Michel Royo, directeur commercial secteur public et institutionnel au Crédit Mutuel Arkéa, Thomas Hebert, Directeur du département Recherche et Conseil chez Cushman & Wakefield et Daniel Talamoni, Directeur général délégué de CITALLIOS.

Pour la deuxième fois et 5 ans après la première édition, le sujet des centralités urbaines a été débattu, mais cette fois sous l’angle d’une réflexion visant à explorer les leviers d’attractivités possibles nécessaires à une redynamisation des centres-villes en perte d’identité.

Comme l’a justement souligné Jean-Noël Carpentier en ouverture du débat, les centres-villes, pour être correctement qualifiés, ne doivent pas être observés seulement sous un prisme urbanistique ou économique, mais aussi et surtout d’un point de vue social.
Un constat partagé par Jean-Michel Royo qui a insisté sur la nécessité de recréer du lien et de favoriser le bien-vivre ensemble.

Daniel Talamoni à pour sa part tenu à rappeler que « le centre-ville est un bien inaliénable et qu’il est donc du registre de l’action publique ».

Habitat, commerces, services publics… la nécessité d’une approche globale

Dans une centralité où le commerce constitue un des leviers d’action potentiel visant à favoriser l’attractivité, Thomas Hebert défend « un lieu de partage au cœur du territoire ». Concept stores, Internet, lieux d’expériences, slow retailing, vente d’occasion… le constat sur les nouveaux modes de consommation est le même pour tous les intervenants : il est nécessaire de s’adapter. Que ce soit par l’appui des starts-up aux commerces locaux, par la requalification des baux commerciaux ou par des solutions de montages financiers innovants, les solutions sont nombreuses.

Car aujourd’hui, les centres urbains font face à une perte d’habitants au profit de leurs périphéries. Et même si, comme le précise Benoist Apparu : « il y a de vraies différences entre les villes moyennes et les métropoles attractives », pour redynamiser les centres-villes, « il est nécessaire d’activer tous les leviers en même temps afin de réenclencher une spirale positive : l’immobilier, le patrimonial, les espaces publics, les mobilités, les circulations… ».
En revanche, l’ancien ministre précise toutefois que « lorsque les municipalités ont su anticiper et gérer la socialisation du logement, on observe généralement moins de soucis humains et sociaux ».

Face au problème de l’intensification des métropoles et leur acceptabilité par la population, plusieurs pistes ont notamment été évoquées : focaliser l’intervention publique là où il n’y a pas de marchés, favoriser les concertations publiques et bien réfléchir entre « élus-voisins ». Sur la sphère purement urbaine, cela peut notamment aussi passer par la création d’espaces publics « intelligemment pensés ».

Bien entendu, la place de la voiture, les problématiques de stationnement et les mobilités ont également dessiné les contours d’une réflexion multi-facette.

Et même si chaque cœur de ville possède sa propre problématique, il est primordial que l’action publique demeure le moteur de la redynamisation, même au-delà de l’urbanisme ; car s’il est à retenir une idée maitresse de ces échanges, ce sera avant tout l’incontestable nécessité de s’inscrire dans une stratégie globale dans la manière de concevoir les centres-villes.

Pour télécharger Les Échos et ainsi revivre le débat de ce Café Urbain, rendez-vous dans la rubrique Café Urbain.

© Philippe Couette Photographe